Alice et Martin. Dir. André Téchiné (1998)

Frédéric DELORD

English Description

Time code: 1.12.17 – 1.13.25

Language of the quotation(s)/reference(s): French

Benjamin is rehearsing the titular part from Shakespeare’s Richard III for Martin.

BENJAMIN: “I that am curtailed of this fair proportion, cheated of feature by dissembling nature, deformed, unfinish'd, sent before my time into this breathing world, scarce half made up, and that so lamely and unfashionable that dogs bark at me as I halt by them, why I, in this weak piping time of peace, have no delight to pass away the time unless to spy my shadow in the sun, and descant on mine own deformity… and therefore, since I cannot prove a lover to entertain these fair well-spoken days, I am determined to prove a villain, and hate the idle pleasures of these days…” There. Was I a ham? Tell me, is it bad?

MARTIN: No, that’s not it. What amazes me is that you chose this role. You don’t have the physique for it, you’re not a monster at all.

BENJAMIN: Monster or not, what matters is that, I dunno, that I figure out what he’s feeling. You know, I was made to feel like a black sheep and I finally became one. That’s why we’re close. Bastard and faggot.

 


Description en français

Localisation dans le film : 1.12.17 – 1.13.25

Langue de la citation/référence dans le film : français

Benjamin répète le rôle titulaire de Richard III devant Martin. 

BENJAMIN : « Moi qui suis tronqué de nobles proportions, floué d’attraits par la trompeuse nature, difforme, inachevé, dépêché avant terme dans ce monde haletant, à peine à moitié fait, si boiteux et si laid que les chiens aboient quand je les croise en claudiquant, eh ben moi en ce temps de paix, alangui à la voix de fausset, je n’ai d’autres plaisirs pour passer le temps que d’épier mon ombre au soleil, et de fredonner des variations sur ma propre difformité… Et donc, si je ne puis être l’amant qui charmera ces jours si beaux parleurs, je suis déterminé à être un scélérat, et à haïr les frivoles plaisirs de ces jours… ». Voilà. J’en fais trop, c’est ça ?  Dis-moi, ça te plaît pas ?

MARTIN : Non, c’est pas ça. [En]fin, ce qui m’étonne, c’est que tu aies choisi ce rôle. C’est vrai, t’as pas le physique, t’as rien d’un monstre.

BENJAMIN : Monstre, oui, non, mais attends, l’essentiel, je sais pas, c’est que je devine ce qu’il ressente, quoi. Puis tu sais on m’a tellement fait ressentir que j’étais une brebis galeuse que j’ai fini par le devenir. Je crois que c’est pour ça qu’on s’entend aussi bien tous les deux. Le bâtard et le pédé.

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