Faisons un rêve.... Dir. Sacha Guitry (1936)

Patricia DORVAL

English Description

Reference 1

Time code: 33:23

Language of the quotation(s)/reference(s): French

During a swanky party at the home of a rich businessman, one of the guests invites his host and the host’s wife to come over to his own home at 3:45 PM the following day, having just heard his host announce that he had an appointment that same day at 4 PM.
On the appointed day, the devious friend pretends he has been delayed so that the husband ends up leaving his wife behind in order to honour his own appointment. Upon the departure of the husband, the "friend" immediately bursts into the room and declares his passion to the woman. She accepts his advances, whereupon the pair agrees to meet again at 9:00 that very evening, while the husband will be busy meeting with a mysterious businessman who presumably will initiate him into some highly profitable insider training.
The following shot opens on the lover busy putting the finishing touches on the layout of the room. He casts a quick glance at the clock that reads five minutes to nine. Then follows a long-winded soliloquy in which Sacha Guitry displays his unparalleled talent. In his mind’s eye, he follows his mistress’s steps on her way to his place:

THE LOVER: Oh, five minutes to nine! Now she is leaving. If she does leave at five to nine, as she promised this afternoon, she’ll be here within less than six minutes. She is walking down the stairs… Oh, how right I was to share my feelings today! Oh, it was the right day, it was the right time, wasn’t it, Madam? ― one feels these things. Now she is coming out of her apartment building, she looks to her right, looks to her left, walks to the kerb, and calls a taxi: "Hey taxi! Taxi! 25 Avenue de Messine! (He mimics the taxi driver) "At your service, ma'am." Oh boy, here's another Russian! Ah! There she goes. Ah, I can see her, I can see her in the back seat of the taxi. Oh dear, she is trembling with fear. I can see her turning off Avenue de l'Alma,* across the Champs Elysées… first refuge… second refuge… She’s taking Rue de Washington. From Rue de Washington, it will take her about two minutes. Yes, I have the time to turn this light off, and to switch that small lamp over there on. Yes, yes, this is better, much better… of course light, or rather darkness, plays an important part in love. That is not so much a thought as it is a reflection. She is still on Rue de Washington. My goodness, how long that street is! And yet it is so plain. I hope she doesn't catch a cold in the taxi. If she does, I’m done for! She will be in a terrible mood, and it will be my fault if she leaves the two ― well ― the two windows open! I’m laughing because how boring it must be to love a woman with a cold… quite so, because when you tell her "I love you," she answers "I adore you ― atishoo!" Uh-oh! I didn’t realize she is already turning the corner on Rue de Washington. Now she is coming across the small square with the two new refuges, which are so complicated, like everything meant to make life simpler… She is passing the precision clock which has been one hour and thirty-five minutes late for over a year… Now she is turning onto Boulevard Haussmann. Yes, go, go, my love, take it. I'm giving it to you. Boulevard Haussmann is all yours. Go, go down the boulevard. Oops! Careful! Watch out for the buses. My God, you miserable wretch, don't you dare hurt her! Go, go on, my love, go on. Uh-oh! she is driving past my tailor who has been asking for a deposit! He won’t get one, you can be sure of that! Now, keep going. Oh, now she is passing a second tailor. Keep your head up and keep going. I don’t owe that one any money! Keep on going. Here’s a third tailor! My God, what a neighbourhood! No wonder it should be so deserted! Keep going, keep going. Ah, Shakespeare! The statue of Shakespeare; she is coming around Shakespeare. It will hardly surprise me if by tomorrow Shakespeare will have twisted his head like this! (He mimes having a stiff neck) Now she is taking Avenue de Messine…

Note

Avenue de l'Alma was renamed Avenue George V on July 14 1918 in honour of King George V of England.

 

Reference 2

Time code: 38:31

Language of the quotation(s)/reference(s): French

The young lady is late. The lover is getting impatient. On the street, a car honks its horn. He dashes to the window to look, convinced it is his beloved’s taxi: "Oh, there she is, surely. It looks like her taxi; it is driving around the statue of Shakespeare like hers. It drives into Avenue de Messine like hers." He says he can see the door open, see the bottom part of a dress. Then he explodes — beside himself: it is only a priest!

Note

A bronze statue of Shakespeare designed by Paul Fournier was erected in 1888 at the corner of Boulevard Haussmann and Avenue de Messine. It had been ordered by a well-off Englishman, William Knighton, who lived at n°134, at the corner of the two streets. He had it erected in front of his windows for his own pleasure before donating it to the town. It was destroyed and melted in 1942 during the German Occupation, and was never replaced. The figure is described with its head dejectedly bowed and its coat carelessly trailing over the pedestal by André Becq de Fouquières in his Mon Paris et ses Parisiens. Vol. II. Le quartier Monceau (Paris: Pierre Horay, 1954. 218). Photographs can be viewed at:

<http://paris1900.lartnouveau.com/paris00/statues_de_rues1/statues_rues8.htm>

<https://www.scholarsresource.com/browse/search?text=Shakespeare&x=0&y=0>


Description en français

Référence n°1

Localisation dans le film : 33:23

Langue de la citation/référence dans le film : français

Lors d'une soirée mondaine chez un riche homme d'affaires, l'un des invités, entendant son hôte dire avoir un rendez-vous le lendemain à 16h00, convie la maîtresse des lieux à se rendre à son domicile en compagnie de son époux à 15h45. Le jour venu, l'ami (sans nom dans le film) se fait attendre tant et si bien que le mari finit par s'éclipser, laissant sa femme seule. L'ami fait immédiatement irruption dans la pièce et déclare avec verve sa flamme. La femme cède à ses avances et tous deux conviennent de se retrouver le soir même chez celui-ci pendant que le mari passera la soirée en compagnie d'un mystérieux autant qu'hypothétique Sud-Américain censé l'initier à certains placements financiers fructueux. La séquence suivante s'ouvre sur l'amant occupé à mettre la dernière touche à la pièce. Il regarde l'horloge qui indique neuf heures moins cinq. S'ensuit un long soliloque dans lequel Sacha Guitry donne toute la mesure de son talent. Il suit pas à pas en imagination sa maîtresse quittant son appartement pour se rendre chez lui :

LE RICHE HOMME D'AFFAIRES : Oh ! Neuf heures moins cinq ! Elle part de chez elle. Si, comme elle me l'a promis tantôt, elle part vraiment à neuf heures moins cinq de chez elle, elle sera ici dans pas tout à fait six minutes. Elle descend... Ah, ce que j'ai bien fait de parler aujourd'hui, moi ! Ah, c'était le jour, c'était l'heure, n'est-ce pas, Madame ; on sent ces choses-là. Elle sort de chez elle, regarde à droite, regarde à gauche, elle traverse le trottoir, elle appelle un taxi, « Pssiiit ! Taxi ! Taxi ! 25, avenue de Messine. » (Il imite le chauffeur de taxi) « Avec grand plaisir, Madame. » Tiens, encore un Russe ! Bon, elle part. Oh, je la vois, je la vois dans le fond du taxi. Oh là, elle tremble tellement elle a peur. Elle tourne au coin de l'avenue de l'Alma,* elle traverse les Champs Elysées... premier refuge... second refuge ; elle prend la rue de Washington. De la rue de Washington, il faut compter à peu près deux minutes. Oui, j'ai le temps d'éteindre là et d'allumer la petite lampe qui est là-bas. Ah, c'est mieux, voyons, c'est beaucoup mieux comme cela, mais naturellement, n'est-ce pas, la lumière ou plutôt l'obscurité joue un grand rôle dans l'amour. Ce n'est pas une pensée, c'est une réflexion. Non, elle est toujours rue de Washington. Ah, mon dieu, en voilà une rue qui est longue mais pourquoi... pour ce qu'elle est jolie ! Ah, pourvu qu'elle ne prenne pas froid dans le taxi. Ah ça, si elle chipe un rhume, je suis fichu ! Elle sera d'une humeur épouvantable et ce sera de ma faute si elle a laissé les deux... comment dirais-je... les deux vitres ouvertes ! Je ris parce que je pense que ça doit être assommant d'aimer une femme qui est enrhumée. Oh, sûrement parce que, n'est-ce pas, on lui dit « Je t'aime et toi ? », « Boi, je t'adore... atchoum ! » Ouh là, je ne la voyais pas qui tournait le coin de la rue de Washington. Maintenant, elle traverse la petite place où il y a les nouveaux refuges, là, qui sont si compliqués, comme tout ce qui est destiné à simplifier la vie... Elle passe devant l'horloge de précision qui retarde d'une heure trente-cinq depuis un an et demi... Elle prend le boulevard Haussmann. Va, prends-le, mon amour, prends-le. Je te le donne, il est à toi, le boulevard Haussmann. Allez, descends le boulevard Haussmann. Houp ! Attention, attention aux autobus ; mon dieu, misérable, ne me l'abîme pas surtout ! Allez, va, mon amour, continue, continue. Tiens, elle passe devant mon tailleur qui veut un acompte. Off, penses-tu, il n'en n'aura pas ! Allez, continue, continue. Ah, elle passe devant un second tailleur. Passe le front haut. J'lui dois rien à celui-là ! Va, continue, continue. Oh, elle passe devant un troisième tailleur. Quel quartier, mon dieu et on s'étonne que ce coin-là soit désert ! Va, continue, continue. Ah, Shakespeare, statue de Shakespeare ; elle tourne autour de Shakespeare. Ne soyons pas étonné si demain Shakespeare a la tête comme cela ! (Il fait mime d'avoir le torticolis) Elle prend l'avenue de Messine...

Note

L'avenue de l'Alma est rebaptisée avenue George V le 14 juillet 1918 en l'honneur du roi d'Angleterre.

 

Référence n°2

Localisation dans le film : 38:31

Langue de la citation/référence dans le film : français

La jeune femme est en retard. L'amant s'impatiente. Dans la rue, une voiture klaxonne. Il se précipite à la fenêtre, persuadé que c'est celle qu'il attend : "Oh ça sûrement, c'est elle, sûrement ! Un taxi comme l'autre. Il tourne autour de Shakespeare comme l'autre. Il prend l'avenue de Messine comme l'autre..." Il dit voir la porte de la voiture s'ouvrir, distinguer le bas d'une robe. Puis s'exclame, hors de lui, que ce n'est qu'un curé ! 

Note

Une statue de Shakespeare en bronze, réalisée par l'artiste Paul Fournier, fut érigée en 1888 à l'angle du boulevard Haussmann et de l'avenue de Messine. Elle avait été commanditée par un riche ressortissant britannique, William Knighton, résidant au n°134 boulevard Haussmann, à l'angle des deux rues. Il la fit ériger devant ses fenêtres pour son propre plaisir avant d'en faire don à la mairie de Paris. La statue « au chef mélancoliquement incliné et qui laissait traîner son manteau sur le socle », selon les termes d'André Becq de Fouquières (Mon Paris et ses Parisiens. Vol. II. Le quartier Monceau (Paris, Pierre Horay, 1954, p. 218), fut détruite et fondue pendant l'occupation en 1942 et ne fut jamais remplacée.

Des photographies de la statue peuvent être visualisées aux adresses suivantes:

<http://paris1900.lartnouveau.com/paris00/statues_de_rues1/statues_rues8.htm>

<https://www.scholarsresource.com/browse/search?text=Shakespeare&x=0&y=0>

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