Enfants du paradis (Les). Dir. Marcel Carné (1945)
Patricia DORVAL
Quotation(s)/Reference(s)
Time code: 1.04 – 1.05 (Part 1: Boulevard du crime)
Language of the quotation(s)/reference(s): French
LEMAÎTRE : "Pourtant, je ne veux pas faire couler son sang, ni faire de cicatrice à cette peau plus blanche que l'albâtre des tombeaux. Pourtant, il faut qu'elle meure, autrement elle en trahirait d'autres. Éteignons d'abord cette lumière et puis..."
* * *
Original Shakespeare Text
OTHELLO: ...Yet I'll not shed her blood,
Nor scar that whiter skin of hers than snow,
And smooth as monumental alabaster.
Yet she must die, else she'll betray more men.
Put out the light, and then put out the light.
(Othello V.2.3-7, The Oxford Shakespeare)
Time code: 1.23 – 1.24 (Part 1: Boulevard du crime)
Language of the quotation(s)/reference(s): French
LEMAÎTRE : N'oublie pas, perfide créature, qu'Othello tua Desdémone pour beaucoup moins que cela et pour rien, tu entends, Othello devint veuf, et de sa propre main... pour rien... pour un petit objet dérisoire, pour un petit mouchoir, un petit mouchoir de batiste, sans aucun doute...
Time code: 2.04 (Part 2: L'Homme blanc)
Language of the quotation(s)/reference(s): French
LEMAÎTRE : Desdémone, perfide créature.
Time code: 2.13 (Part 2: L'Homme blanc)
Language of the quotation(s)/reference(s): French
LEMAÎTRE : Je vais enfin pouvoir jouer Othello... le rêve de ma vie... après toi, Desdémone.
Time code: 2.35 (Part 2: L'Homme blanc)
Language of the quotation(s)/reference(s): French
Poster for the performance of Othello.
Time code: 2.37 – 2.39 (Part 2: L'Homme blanc)
Language of the quotation(s)/reference(s): French
OTHELLO / LEMAÎTRE : Procure-moi du poison, Iago, dès ce soir. Je ne veux pas avoir d'explication avec elle de peur que son corps et sa beauté ne désarment mon âme encore une fois.
IAGO : N'employez pas le poison. Étranglez-la dans son lit, le lit-même qu'elle a souillé.
[...]
OTHELLO / LEMAÎTRE : Oui, qu'elle pourrisse, qu'elle disparaisse, qu'elle soit damnée cette nuit-même ! Non, elle ne vivra pas, non, mon cœur est changé en pierre ; [...]
[...]
LE COMTE DE MONTRAY : Cette violence de mauvais aloi, quel manque de mesure ! Non, vraiment, je n'apprécie guère ce monsieur Shakespeare.
[...]
IAGO : Voyons, vous n'êtes plus vous-même.
OTHELLO / LEMAÎTRE : Lâche. Je dis seulement ce qu'elle était. Quelle pitié, Iago, quelle pitié !
[...]
OTHELLO / LEMAÎTRE : Le ciel [...] sur ma tête nue [...] il m'aurait plongé dans la misère [...]
[...]
LE COMTE DE MONTRAY : « Desdémone est venue ce soir. Othello n'est plus jaloux. Othello est guéri. Merci. » [...] Vous n'y êtes pour rien, et Othello non plus.
[...]
OTHELLO / LEMAÎTRE : Ce mouchoir que j'aimais tant et que je t'avais donné, tu l'as donné à Cassio !
DESDEMONA : Non, sur ma vie et sur mon âme, faites venir l'homme et interrogez-le.
OTHELLO / LEMAÎTRE : Chère âme, prends garde, prends garde au parjure. Tu es sur ton lit de mort...
[...]
DESDEMONA : Tuez-moi demain mais laissez-moi vivre cette nuit.
OTHELLO / LEMAÎTRE : Non, si vous vous débattez...
DESDEMONA : Il n'y a qu'une demi-heure...
OTHELLO / LEMAÎTRE : Exécution par sursis.
DESDEMONA : Rien que le temps de dire une prière !
OTHELLO / LEMAÎTRE : Il est trop tard.
* * *
Original Shakespeare Text
OTHELLO : Get me some poison, Iago, this night. I'll not expostulate with her, lest her body and beauty unprovide my mind.
IAGO : Do it not with poison. Strangle her in her bed, even the bed she hath contaminated.
[...]
OTHELLO : Ay, let her rot and perish, and be damned tonight, for she shall not live. No, my heart is turned to stone...
[...]
IAGO : Nay, that's not your way.
OTHELLO : Hang her, I do but say what she is. [...] But yet the pity of it, Iago. O, Iago, the pity of it, Iago!
[...]
OTHELLO : Had it pleased God
To try me with affliction; had He rained
All kinds of sores and shames on my bare head,
Steeped me in poverty to the very lips,
Given to captivity me and my utmost hopes,
I should have found in some place of my soul
A drop of patience.
[...]
OTHELLO : That handkerchief which I so loved and gave thee, thou gav'st to Cassio.
DESDEMONA : No, by my life and soul. Send for the man and ask him.
OTHELLO : Sweet soul, take heed of perjury. Thou art on thy deathbed.
[...]
DESDEMONA : Kill me tomorrow; let me live tonight.
OTHELLO : Nay, an you strive --
DESDEMONA : But half an hour.
OTHELLO : Being done, there is no pause.
DESDEMONA : But while I say one prayer.
OTHELLO : It is too late.
(Othello IV.1.200-204; IV.177-178; V.1.182-83, 191-92; IV.2.48-54; V.2.48-52; V.2.81-84, The Oxford Shakespeare)
Citation(s)/Référence(s)
Localisation dans le film : 1.04 – 1.05 (première partie : Boulevard du crime)
Langue de la citation/éférence dans le film : français
LEMAÎTRE : « Pourtant, je ne veux pas faire couler son sang, ni faire de cicatrice à cette peau plus blanche que l'albâtre des tombeaux. Pourtant, il faut qu'elle meure, autrement elle en trahirait d'autres. Éteignons d'abord cette lumière et puis... »
* * *
Traduction française du texte shakespearien d'origine
OTHELLO : …Pourtant je ne veux pas verser son sang,
Ni déchirer cette peau plus blanche que la neige,
Et lisse comme l’albâtre des tombeaux ;
Pourtant elle doit mourir, sinon elle trahira d’autres hommes.
Éteindre cette lumière, puis éteindre cette lumière.
(Othello V.2.3-7, traduction de Jean-Michel Déprats dans l'édition Gallimard Bibliothèque de la Pléaide, 2002)
Localisation dans le film : 1.23 – 1.24 (première partie : Boulevard du crime)
Langue de la citation/référence dans le film : français
LEMAÎTRE : N'oublie pas, perfide créature, qu'Othello tua Desdémone pour beaucoup moins que cela et pour rien, tu entends, Othello devint veuf, et de sa propre main... pour rien... pour un petit objet dérisoire, pour un petit mouchoir, un petit mouchoir de batiste, sans aucun doute...
Localisation dans le film : 2.04 (deuxième partie : L'Homme blanc)
Langue de la citation/référence dans le film : français
LEMAÎTRE : Desdémone, perfide créature.
Localisation dans le film : 2.13 (deuxième partie : L'Homme blanc)
Langue de la citation/référence dans le film : français
LEMAÎTRE : Je vais enfin pouvoir jouer Othello... le rêve de ma vie... après toi, Desdémone.
Localisation dans le film : 2.35 (deuxième partie : L'Homme blanc)
Langue de la citation/référence dans le film : français
Affiche de la représentation d'Othello.
Localisation dans le film : 2.37 – 2.39 (deuxième partie : L'Homme blanc)
Langue de la citation/référence dans le film : français
LEMAÎTRE/OTHELLO : Procure-moi du poison, Iago, dès ce soir. Je ne veux pas avoir d'explication avec elle de peur que son corps et sa beauté ne désarment mon âme encore une fois.
IAGO : N'employez pas le poison. Étranglez-la dans son lit, le lit-même qu'elle a souillé.
(Contre-champ et plan rapproché sur Lacenaire assis au milieu de l'assistance)
LEMAÎTRE/OTHELLO : Oui, qu'elle pourrisse, qu'elle disparaisse, qu'elle soit damnée cette nuit-même ! (Travelling de la caméra et gros plan sur le comte et Garance dans leur loge) Non, elle ne vivra pas, non, mon cœur est changé en pierre...
(Les paroles s'étiolent par fondu acoustique. Le comte commente, froid et rébarbatif)
LE COMTE DE MONTRAY : Cette violence de mauvais aloi, quel manque de mesure ! Non, vraiment, je n'apprécie guère ce monsieur Shakespeare.
(Jetant un regard oblique à Garance, il déplore, soupçonneux, que les gens n'aillent plus au théâtre que pour voir les acteurs. Le texte dramatique retrouve sa prééminence alors que la caméra revient sur la scène)
IAGO : Voyons, vous n'êtes plus vous-même.
LEMAÎTRE/OTHELLO : Lâche. Je dis seulement ce qu'elle était. Quelle pitié, Iago, quelle pitié !
(Le comte surprend Lemaître à fixer un regard pénétrant sur Garance qui continue de le lorgner à travers ses jumelles de théâtre. Au loin, nous parviennent par bribes les paroles du Maure)
LEMAÎTRE/OTHELLO : Le ciel [...] sur ma tête nue [...] il m'aurait plongé dans la misère [...]
(Quelqu'un frappe et livre un bouquet de fleurs à la jeune femme. Piqué par la jalousie, le comte s'empare de l'enveloppe qui s'y trouve, l'ouvre et lit à haute voix le message)
LE COMTE DE MONTRAY : « Desdémone est venue ce soir. Othello n'est plus jaloux. Othello est guéri. Merci. »
(Le comte reproche à Garance son infidélité puis poursuit avec désœuvrement, sur un ton monocorde :)
LE COMTE DE MONTRAY : Vous n'y êtes pour rien, et Othello non plus.
(Changement de plan. Baptiste pénètre à pas mesurés, l'air grave, dans le théâtre et achète un billet pour la représentation. Les dialogues de la pièce reviennent au premier plan acoustique :)
LEMAÎTRE/OTHELLO : Ce mouchoir que j'aimais tant et que je t'avais donné, tu l'as donné à Cassio !
DESDEMONA : Non, sur ma vie et sur mon âme, faites venir l'homme et interrogez-le.
LEMAÎTRE/OTHELLO : Chère âme, prends garde, prends garde au parjure. Tu es sur ton lit de mort...
(Les dialogues s'estompent derrière les paroles du comte décidé à provoquer Lemaître en duel pour laver son honneur, convaincu que Garance est éprise de l'acteur dont elle vient de recevoir des fleurs. La caméra revient sur la représentation théâtrale)
DESDEMONA : Tuez-moi demain mais laissez-moi vivre cette nuit.
LEMAÎTRE/OTHELLO : Non, si vous vous débattez...
DESDEMONA : Il n'y a qu'une demi-heure...
LEMAÎTRE/OTHELLO : Exécution par sursis.
DESDEMONA : Rien que le temps de dire une prière !
LEMAÎTRE/OTHELLO : Il est trop tard.
(Le rideau tombe)
* * *
Traduction française du texte shakespearien d'origine
OTHELLO : Trouve du poison, Iago, cette nuit ; je ne discuterai pas avec elle, de crainte que son corps et sa beauté ne relâchent à nouveau ma résolution ; cette nuit, Iago.
IAGO : Ne faites pas ça avec du poison, étranglez-la dans son lit, le lit même qu’elle a contaminé.
[…]
OTHELLO : Oui, qu’elle pourrisse, et meure, et soit damnée cette nuit, car elle ne doit plus vivre : non, mon cœur est changé en pierre…
[…]
IAGO : Allons, vous devez oublier tout cela.
[…]
OTHELLO : La corde ! Je ne fais que dire ce qu’elle est.
[…]
Mais pourtant quelle misère, Iago ! [Oh ! Iago, quelle misère, Iago !]
[…]
OTHELLO : Si le Ciel avait voulu
M’éprouver par l’afflictions, s’il avait fait pleuvoir
Toutes sortes de douleurs et de hontes sur ma tête nue,
S’il m’avait trempé dans la misère jusqu’au lèvres,
Voué à la captivité, moi et mes espoirs,
J’aurais trouvais dans quelque région de mon âme
Une goutte de patience…
[…]
OTHELLO : Ce mouchoir que j’aimais tant, et que je t’ai donné,
Tu l’as donné à Cassio.
DESDEMONA : Non, sur ma vie et mon âme,
Faites-le venir et demandez-lui.
OTHELLO : Chère âme, prends garde, prends garde au parjure,
Tu es sur ton lit de mort.
[…]
DESDEMONA : Tuez-moi demain, laissez-moi vivre cette nuit.
OTHELLO : Ah ! si vous vous débattez…
DESDÉMONA : Seulement une demi-heure, seulement le temps de dire une prière.
OTHELLO : Il est trop tard.
(Il l’étouffe.)
(Othello IV.1.200-204 ; IV.177-178 ; V.1.182-83, 191-92 ; IV.2.48-54 ; V.2.48-52 ; V.2.81-84, traduction de Jean-Michel Déprats dans l'édition Gallimard Bibliothèque de la Pléaide, 2002)
<< back to top >>