Futures vedettes. Dir. Marc Allégret (1955)
Gaëlle GINESTET
English Description
Time code: 0.37-0.40
Language of the quotation(s)/reference(s): French
Éric Walter gives Sophie private lessons at his house. Today, she is wearing something especially suggestive in the hope of attracting her teacher’s attention. Éric had forgotten about the lesson and he is not ready to receive her. Sophie can’t wait and enters a private room. Éric finds her there.
SOPHIE DIMATER: Do you find me rude?
ÉRIC WALTER: Oh, not at all! Why?
SOPHIE DIMATER: To have come in here. Since I’ve started coming here for lessons, I’ve always been curious about this room.
ÉRIC WALTER: Do you like it?
SOPHIE DIMATER: Oh yes! The palm trees, the flowers, the fish… the pond too. It makes me want to swim.
ÉRIC WALTER: Go on, the water’s warm! It’s just been missing a mermaid. I would have got in the water and approached her gently, so as not to frighten my little mermaid, and I would have watched her playing, wild and naked… Mademoiselle Dimater, get out of the water and come take your lesson. I didn’t ask Clément to come since I forgot about your lesson. I will accompany you myself.
SOPHIE DIMATER: I practiced Desdemona.
ÉRIC WALTER: And Mademoiselle Petersen isn’t coming today?
SOPHIE DIMATER: No, she has her lesson tomorrow.
ÉRIC WALTER: She’s been making a lot of progress lately.
SOPHIE DIMATER: I’ll tell her that, she’ll be over the moon.
(Sophie takes off her shawl to reveal a tight-fitting top)
ÉRIC WALTER (chuckles): Ah, well… I was wrong to think of you as just a little girl. Go on.
SOPHIE DIMATER: If you don’t start to play, I can’t sing.
ÉRIC WALTER: Don’t move. You’re beautiful. You’ve got an elegant shape to your hips. Lively hands… You’re almost desirable.
SOPHIE DIMATER: "Almost"?
ÉRIC WALTER: You’re still just a sketch.
SOPHIE DIMATER: What does that mean?
ÉRIC WALTER: You’re going to be very beautiful one day, later, when you’re a real woman. You’ll know love.
(He starts playing the piano. She remains silent)
ÉRIC WALTER: What?
SOPHIE DIMATER: I don’t want to sing.
ÉRIC WALTER (chuckles): You never cease to amaze me!
(He gives her a fiery kiss and goes to sit on the sofa)
ÉRIC WALTER: Come here.
(She sits on the sofa. He takes her in his arms)
SOPHIE DIMATER: Kiss me again.
ÉRIC WALTER (chuckles): For a sketch…
(They kiss again)
ÉRIC WALTER: Get out of here. You can’t stay here.
SOPHIE DIMATER: Yes.
Time code: 1.29-1.31
Language of the quotation(s)/reference(s): French
Sophie Dimater’s rendition of the death of Isolde has proved a triumph. Her teacher and former lover Éric Walter comes to congratulate her, along with his wife Marie.
ÉRIC WALTER: Sophie, you’re a great singer! You’ve made a year’s progress in a month! I always said to Clément, that little one will blossom once she’s lived and suffered! You’ve wept a lot, haven’t you? Ah! Perfect! Very good! Do you know what modern science has discovered? That it’s very good for the voice to shed a couple of tears. It humidifies the mucous membranes and causes the septum to swell and the voice lowers in pitch. Marie, I have an idea all of a sudden! What if I had her sing Desdemona with me? She doesn’t have the pipes to sing Wagner on stage yet, but Verdi? What do you think?
MARIE KOUKAWSKA-WALTER: Ah, of course, she’d be very good as Desdemona!
ÉRIC WALTER: Bah, I’ll have to talk to the director, but I’m sure that I’ll be able to convince him.
SOPHIE DIMATER: Thank you! Oh, thank you!
(Clément and Elis are sitting in a spectators’ box)
CLÉMENT: You know, Elis, grief is like a gift. Sophie only sang so well tonight because she’s been miserable.
ELIS PETERSEN: You’d make a good doctor.
(Clément chuckles and gives her back the bottle of poison with which she had planned to kill herself)
CLÉMENT: Here. I’m giving this back to you. But if you want to use it again, warn me.
ELIS PETERSEN: I promise I will.
(Sophie enters the box)
SOPHIE DIMATER: Elis, you aren’t angry anymore, are you?
ELIS PETERSEN: I was never angry.
SOPHIE DIMATER: Clément, Éric is on the stage and asking for you with hue and cry. He’s already called you some choice names.
CLÉMENT: Fine, I’m going. Remember your promise.
ELIS PETERSEN: Yes.
SOPHIE DIMATER: You brought me good luck, you know. Did you hear I’ve been chosen to sing Desdemona?
ELIS PETERSEN: Really?
SOPHIE DIMATER: Oh, my heart is overflowing!
Description en français
Localisation dans le film : 0.37-0.40
Langue de la citation/référence dans le film : français
Éric Walter donne des leçons particulières à Sophie dans sa maison. Aujourd’hui, elle porte quelque chose de spécialement suggestif dans l’espoir d’attirer l’attention de son professeur. Éric avait oublié ce cours et il n’est pas prêt à la recevoir. Sophie ne peut attendre et entre dans une pièce privée. Éric la trouve là.
SOPHIE DIMATER : Vous me trouvez mal élevée ?
ÉRIC WALTER : Oh, pas du tout ! Pourquoi ?
SOPHIE DIMATER : D'être entrée ici. Depuis que je viens prendre mes leçons, j’ai envie de connaître cette pièce.
ÉRIC WALTER : Elle vous plaît ?
SOPHIE DIMATER : Oh oui ! Les palmiers, les fleurs, les poissons... Le bassin aussi. Ça donne envie de se baigner.
ÉRIC WALTER : Eh ben, allez-y, l’eau est tiède ! Il manquait justement une sirène. Je serais entré, je me serais approché doucement pour ne pas effrayer ma petite sirène et je l'aurais regardé jouer, sauvage, et nue... Mlle Dimater, sortez de l'eau, et venez prendre votre leçon. Je n’ai pas demandé à Clément de venir, j’avais oublié la leçon. Je vous accompagnerai moi-même.
SOPHIE DIMATER : J'ai préparé Desdémone.
ÉRIC WALTER : Et Mlle Petersen ne vient pas, aujourd'hui ?
SOPHIE DIMATER : Non, c’est demain qu’elle prend sa leçon.
ÉRIC WALTER : Elle fait beaucoup de progrès en ce moment.
SOPHIE DIMATER : Je lui dirai, elle sera folle de joie.
(Sophie retire son châle pour révéler un haut moulant)
ÉRIC WALTER (riant) : Ah, mais… J'avais tort de te considérer comme une toute petite fille. Vas-y.
SOPHIE DIMATER : Si vous ne commencez pas à jouer, je ne peux pas chanter.
ÉRIC WALTER : Ne bouge pas. Tu es belle. Ce qui est racé, c'est ta ligne des hanches. Les mains nerveuses... Tu es presque troublante.
SOPHIE DIMATER : « Presque » ?
ÉRIC WALTER : Tu n'es encore qu'une esquisse.
SOPHIE DIMATER : Qu’est-ce que ça veut dire ?
ÉRIC WALTER : Ça veut dire que tu seras très belle, après, plus tard, quand tu seras une femme, une vraie. Tu connaîtras l'amour.
(Il commence à jouer du piano. Elle reste silencieuse)
ÉRIC WALTER : Eh ben ?
SOPHIE DIMATER : Je n'ai pas envie de chanter.
ÉRIC WALTER (riant) : Tu n'as pas fini de m'étonner !
(Il l’embrasse avec fougue puis va s’asseoir sur le canapé)
ÉRIC WALTER : Approche-toi.
(Il s’assied sur le canapé. Il la prend dans ses bras)
SOPHIE DIMATER : Embrassez-moi encore.
ÉRIC WALTER (riant) : Pour une esquisse...
(Ils s’embrassent encore)
ÉRIC WALTER : Va-t'en. Faut pas que tu restes.
SOPHIE DIMATER : Oui.
Localisation dans le film : 1.29-1.31
Langue de la citation/référence dans le film : français
Sophie Dimater vient de faire en triomphe en interprétant la mort d’Isolde sur scène. Son professeur et ex-amant Éric Walter vient la féliciter, accompagné de sa femme.
<< back to top >>ÉRIC WALTER : Sophie, tu es une grande cantatrice ! Tu as fait en un mois les progrès d’une année ! Je l’ai toujours dit à Clément, cette petite s’épanouira lorsqu’elle aura vécu, souffert ! Tu as beaucoup pleuré, n’est-ce pas ? Ah ! C’est-c’est parfait ! C’est-c’est très bien ! Sais-tu ce que la science moderne a découvert ? Que c’est très bon pour la voix de verser quelques larmes. Ça humecte la muqueuse, les cloisons nasales se gonflent, et la voix y gagne en gravité. Marie, il me vient une idée tout à coup ! Si je lui faisais chanter Desdémone avec moi ? Elle n’a pas encore le coffre nécessaire pour chanter Wagner sur la scène, mais Verdi ? Qu’est-ce que tu en penses ?
MARIE KOUKAWSKA-WALTER : Ah sûrement, elle serait très bien dans Desdémone !
ÉRIC WALTER : Bah, il faut que j’en parle au directeur, mais je suis sûr d’arriver à le convaincre.
SOPHIE DIMATER : Merci ! Oh, merci !
(Clément et Elis sont assis dans une loge de spectateurs)
CLÉMENT : Tu sais, Elis, nous recevons les peines comme un don. C’est parce qu’elle était très malheureuse que Sophie a si bien chanté ce soir.
ELIS PETERSEN : Vous feriez un bon docteur.
(Clément rit et lui rend le flacon de poison avec lequel elle avait prévu de se tuer)
CLÉMENT : Tiens. Je te le rends. Mais si tu as encore envie de t’en servir, préviens-moi.
ELIS PETERSEN : Je vous le promets.
(Sophie entre dans la loge)
SOPHIE DIMATER : Elis, tu n’es plus fâchée, c’est vrai ?
ELIS PETERSEN : Je n’ai jamais été fâchée.
SOPHIE DIMATER : Clément, Éric vous réclame à cor et à cris sur le plateau. Il vous donne déjà des noms d’oiseaux.
CLÉMENT : Bon, j’y vais. Rappelle-toi ta promesse.
ELIS PETERSEN : Oui.
SOPHIE DIMATER : Tu m’as porté bonheur, tu sais. Je suis engagée pour chanter Desdémone, tu te rends compte ?
ELIS PETERSEN : C’est vrai ?
SOPHIE DIMATER : Oh, j’ai le cœur qui déborde !