Je rentre à la maison. Dir. Manoel de Oliveira (2001)
Frédéric DELORD
English Description
Time code: 25.18 – 31.29
Language of the quotation(s)/reference(s) in the film: French
Gilbert Valence is performing the role of Prospero in a production of The Tempest.
FERDINAND: This is a most majestic vision, and harmoniously charmingly. May I be bold to think these spirits?
VALENCE/PROSPERO: Spirits, which by mine art I have from their confines called to enact my present fancies.
FERDINAND: Let me live here ever; so rare a wondered father and a wise makes this place Paradise.
VALENCE/PROSPERO: Sweet, now, silence! Juno and Ceres whisper seriously; there's something else to do: hush.
MIRANDA: Hush.
VALENCE/PROSPERO: Be mute, or else our spell is marr'd.
ARIEL (speaking Ceres’s lines): Juno does command: come, temperate nymphs, and help to celebrate a contract of true love; be not too late.
(Ariel dances with scarves)
VALENCE/PROSPERO: I had forgot that foul conspiracy of the beast Caliban and his confederates against my life: the minute of their plot is almost come. (To the Spirits) Well done! Avoid. (He claps his hands) No more!
FERDINAND: This is strange: your father's in some passion that works him strongly.
MIRANDA: Never till this day saw I him touched with anger so distempered.
VALENCE/PROSPERO: You do look, my son, in a moved sort, as if you were dismayed. Be cheerful, sir. Our revels now are ended. These our actors, as I foretold you, were all spirits and are melted into air, into thin air; and, like the baseless fabric of this vision, the cloud-capped towers, the gorgeous palaces, the solemn temples, the great globe itself, yea, all which it inherit, shall dissolve; and, like this insubstantial pageant faded, leave not a rack behind. We are such stuff as dreams are made on, and our little life is rounded with a sleep. Sir, I am vexed. Bear with my weakness. My old brain is troubled. Be not disturbed with my infirmity. If you be pleased, retire into my cell, and there repose. A turn or two I'll walk, to still my beating mind.
MIRANDA and FERDINAND: We wish your peace. (Exeunt)
VALENCE/PROSPERO: Come with a thought I thank thee, Ariel: come.
ARIEL: Thy thoughts I cleave to. What's thy pleasure?
VALENCE/PROSPERO: Spirit, we must prepare to meet with Caliban.
ARIEL: Ay, my commander. When I presented Ceres, I thought to have told thee of it, but I feared lest I might anger thee.
VALENCE/PROSPERO: Say again: where didst thou leave these varlets?
ARIEL: I told you, sir, they were red-hot with drinking; so fun of valour that they smote the air for breathing in their faces, beat the ground for kissing of their feet; yet always bending towards their project. Then I beat my tabor, at which, like unbacked colts, they pricked their ears, advanced their eyelids, lifted up their noses as they smelt music. So I charmed their ears that calf-like they my lowing followed, through toothed briars, sharp furzes, pricking gorse, and thorns, which entered their frail shins. At last I left them i'th'filthy-mantled pool beyond your cell, there dancing up to th' chins, that the foul lake o'er-stunk their feet.
VALENCE/PROSPERO: This was well done, my bird. Thy shape invisible retain thou still. The trumpery in my house, go bring it hither for stale to catch these thieves.
Description en français
Localisation dans le film : 25.18 – 31.29
Langue de la citation/référence dans le film : français
Gilbert Valence joue Prospéro dans une production de La Tempête.
<< back to top >>FERDINAND : Quelle majestueuse vision! Quelle charmante harmonie! Oserais-je croire que ce sont des esprits?
VALENCE / PROSPÉRO : Ce sont des esprits que mon art a fait venir de leurs lointaines contrées, pour exécuter mes fantaisies souveraines.
FERDINAND : Puissé-je vivre toujours ici. Un père si rare et si merveilleux et une femme font de ce lieu un paradis.
VALENCE / PROSPÉRO : Doucement maintenant. Junon et Cérès chuchotent sérieusement. Il y a autre chose à voir. Chuuut.
MIRANDA : Chuuut.
VALENCE / PROSPÉRO : Soyez muets autrement notre charme est rompu.
ARIEL (Cérès dit normalement ces lignes) : C’est un ordre de Junon. Venez chaste nymphe nous aider à célébrer ce mariage d’amour. Ne tardez pas.
(Ariel dance avec des foulards)
VALENCE / PROSPÉRO : J’oubliais l’odieux complot tramé par Caliban, le monstre, et ses complices contre ma vie. L’heure de la machination est venue. (Aux Esprits) Beau travail. Partez maintenant. (Il frappe dans ses mains) C’est fini.
FERDINAND : C’est étrange, votre père semble en proie à un tourment qui l’agite avec violence.
MIRANDA : Jamais jusqu’à ce jour je ne l’ai vu touché d’une colère si vive.
VALENCE / PROSPÉRO : Vous paraissez troublé mon fils. Et comme effrayé. Mais reprenez-vous, monsieur. Notre petite fête est finie maintenant. Et nos acteurs, comme je vous l’avais dit, étaient tous des esprits, qui se sont évaporés dans l’air, dans l’air léger. Et comme cette vision qui était toute immatérielle, les tours couronnées de nuages, les palais somptueux, les temples solennels, le vaste globe lui-même et tous ceux qui y vivent, tout se dissipera comme cette ombre de spectacle, ne laissant après lui pas la moindre trace. Nous sommes faits de même étoffe que les rêves. Notre petite vie est entourée d’un… d’un sommeil… Mon ami, pardonnez-moi, je m’égare. Mon vieux cerveau est troublé. Mais n’y prenez pas garde… Si vous le voulez, retirez-vous dans ma cellule pour vous y reposer… Je vais faire quelques pas pour apaiser… ma tête… qui bat.
MIRANDA and FERDINAND : Nous vous souhaitons de retrouver le calme. (Exeunt)
VALENCE / PROSPÉRO : Viens! Porté par la pensée, Ariel, viens, je te pense.
ARIEL : Je ne fais qu’un avec ta pensée. Quel est ton bon plaisir?
VALENCE / PROSPÉRO : Il faut nous apprêter à rencontrer Caliban.
ARIEL : Oui, mon maître. Tandis que j’incarnais Cérès, j’ai bien pensé à t’en parler mais j’ai eu peur de t’irriter.
VALENCE / PROSPÉRO : Redis-moi où tu as laissé ces crapules.
ARIEL : Je vous l’ai dit, Seigneur. Ils étaient si échauffés par la boisson, si gonflés de leur vaillance, qu’ils pourfendaient l’air coupable de souffler sur leurs visages. Ils frappaient le sol qui, pensaient-ils, leur baisait les pieds. Ils n’en persistaient pas moins dans leur projet. Alors, j’ai frappé mon tambourin, au son duquel, comme des poulains sauvages, ils ont dressé l’oreille, ouvert de grands yeux, levé le nez comme s’ils flairaient la musique. Oh, j’ai si bien charmé leurs oreilles qu’ils ont suivi son meuglement comme des veaux à travers les genêts coupants, les épines, les ronces et les ajoncs, qui déchiraient leurs frêles tibias. Pour finir, je les ai entraînés dans la mare fétide qui est derrière votre demeure et je les ai laissés là, à patauger, jusqu’au menton. Puisse l’eau puante puer plus fort que leurs pieds.
VALENCE / PROSPÉRO : C’est du beau travail, mon oiseau. Reste encore un moment invisible. Les flûtes clinquantes qui sont dans ma maison, apporte-les ici pour attraper ces voleurs.